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Va, mon Bien Aimé à la rencontre de la fiancée (2)

Photo du rédacteur: sheinrosemusicsheinrosemusic


Lekha Dodi Sheinrose
Lekha Dodi Va mon Bien-Aimé

Le Chabbat est défini ici comme une fiancée. Il est également appelé “ reine ”, dans l’expression “ La reine Chabbat ”

Ces métaphores sont liées à un mariage, dans le contexte duquel le fiancé est lui-même présenté comme un roi, selon l’explication des Pirkeï de Rabbi Eliézer (1) : “ Le marié est comparé à un roi ” et la mariée est donc une reine.


Ce concept trouve également une similitude dans les sphères célestes, puisque la Torah dit (2) : “ Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance ”

Ainsi, l’homme, ici-bas, reflète la forme et l’image de L’Homme supérieur, c’est-à-dire des Sefirot célestes.


Plus spécifiquement, le stade de Zeér Anpin du monde spirituel d’Atsilout, qui en regroupe les Attributs divins de l’Emotion, est appelé : “ le Roi ”, comme cela est précisé à propos de la citation suivante du Zohar (3) : “ L’image de chaque âme se trouve devant le saint Roi ”, c’est-à-dire devant Zeér Anpin d’Atsilout.


Pour sa part, la Sefira de Mal’hout, l’Attribut divin de la Royauté, est appelée : “ Reine ”.


Le Zohar commente (4) : “ Un roi sans reine n’est pas un roi et il n’est pas grand ”.

Le facteur essentiel est donc l’union entre Zeér Anpin et Noukva, “ l’élément féminin ”, selon le terme kabbalistique qui désigne Mal’hout.


Cette idée est figurée par l’affirmation de la Torah(5) selon laquelle : “ Il les créa homme et femme. Et, Il les bénit ”, la bénédiction leur ayant donc été accordée conjointement à l’un et l’autre, mais non à l’un d’entre eux seul.


Pour revenir au concept du Chabbat, celui-ci doit être accueilli avec joie, car il est la source des bénédictions, matérielles et spirituelles à la fois. Le Zohar dit(6) : “ Tous les jours sont bénis par le Chabbat ”. Ceci s’applique, de la même façon, à la mariée, qui doit elle-même être accueillie avec joie, car elle est la source de toutes les bénédictions célestes.

L’expression ci-dessus, “ Viens, mon Bien Aimé, à la rencontre de la fiancée, accueillons le Chabbat figure dans les prières de l’accueil du Chabbat.


Elle trouve son origine dans la description que fait le Talmud(7) de la manière dont les Sages se préparaient à accueillir le Chabbat.


Ainsi, Rabbi ‘Hanina se revêtait de somptueux habits(8), se dressait, lorsque le soleil se couchait, à la veille du Chabbat et il s’exclamait : “ Venez, allons à la rencontre de la reine Chabbat ”. Lire l'article Lekha Dodi" Va mon Bien-Aimé.





Tout l'honneur de la fille du Roi est dans son intérieur, sa robe est faite de tissu d'or (Tehilim 45:14)


Rabbi Yanaï portait son vêtement, celui du Chabbat, à la veille de ce jour et il proclamait : “ Viens, fiancée, viens, fiancée ”.


Car, du fait de son grand amour pour le Chabbat, il le présentait comme une fiancée(9).


Le Zohar (10) souligne également la relation qui peut être faite entre la fiancée et le Chabbat et il précise, à ce propos : “ A l’occasion du Chabbat, chacun se doit de faire un ajout dans le sacré, à partir du profane, dans tous les domaines, la nourriture, la boisson, le vêtement, la détente.


On doit préparer une chambre à coucher agréable, avec des couvertures brodées et des traversins, du meilleur de ce que l’on possède à la maison, comme si l’on apprêtait une chambre nuptiale pour une mariée ”.


Car, tout comme le Chabbat est la source de toutes les bénédictions, on peut aussi, en réjouissant les mariés et en les accueillant, recevoir la bénédiction.


Ce qui vient d’être dit peut être illustré par une citation d’Ichaya(11) : “ Car, au-dessus de toute gloire doit se trouver un dais nuptial ”. Cette formulation implique, au moins, deux formes de gloire, celle du marié et celle de la mariée

D.ieu est souvent présenté comme le Marié, alors que le peuple d’Israël est la mariée. Ainsi que le précisent nos Sages(12)


: “ le jour de Son mariage, c’est celui du don de la Torah".


”Et, la gloire fait allusion à une Lumière qui entoure, qui est une révélation céleste transcendant les facultés de notre conscience. La gloire du Marié correspond à l’immense amour de D.ieu pour le peuple d’Israël, ainsi qu’il est écrit(13) : “ Je vous ai aimés, Parole de l’Eternel ”. La gloire de la mariée est le profond amour du peuple juif pour D.ieu, ainsi qu’il est écrit(14) : “ Mon âme a soif, elle connaît l’extase pour les cours de l’Eternel.”

Enfin, le dais nuptial correspond à une Lumière d’un caractère encore plus global, qui entoure à la fois le marié et la mariée.


Ces qualités morales se reflètent dans la cérémonie du mariage, de manière physique.


En effet, de nombreuses personnes viennent accueillir le marié, puis elles l’accompagnent et tous ensemble vont accueillir la mariée. Alors, le marié couvre la mariée avec un voile et l’on se rend vers le dais nuptial.



Pourquoi est-il nécessaire que le marié couvre le visage de la mariée ?

Pourquoi est-il nécessaire que le marié couvre le visage de la mariée ?

Pour que le Mekabel, celui qui reçoit, s’élève, jusqu’à s’approcher du niveau du Machpya, celui qui donne (15), il est nécessaire, dans un premier temps, que le Machpya établisse une relation avec le Mekabel, en liant ses qualités superficielles aux siennes.


Grâce à ce lien, le Mekabel est en mesure de se hisser vers le Machpya et, dès lors, il peut recevoir ses qualités profondes.


La Torah souligne que le visage de Moïse était si brillant de sainteté que personne ne pouvait en soutenir l’éclat. Il devait donc porter un voile chaque fois qu’il s’adressait au peuple pour atténuer cette lumière divine (cf. Exode 34, 29-35).


C’est également pour cette raison que la mariée porte un voile. Sous la ‘Houpa (le dais nuptial), au moment où ils s’apprêtent à s’unir pour ne plus faire qu’un.


Les âmes des deux fiancés – le ‘hatan et la kalah – connaissent une élévation incommensurable.


Et c’est chez la fiancée que cette élévation est la plus révélée et perceptible. Elle rayonne alors d’une sainteté unique. La présence divine (« Chékhinah »), l’aspect féminin de D.ieu, brille sur son visage.


En résumé :


Ce 1er chapitre explique que le marié et la mariée peuvent être comparés aux Sefirot célestes, Zeér Anpin et Mal’hout. L’accueil de la mariée évoque la réception du Chabbat, qui contient les bénédictions pour tous les jours de la semaine. La gloire du Marié fait référence à l’amour que D.ieu manifeste au peuple d’Israël. La gloire de la mariée correspond à l’amour des Juifs pour D.ieu. Le dais nuptial représente l’appel de l’Essence divine. Avant de se rendre vers ce dais nuptial, le marié couvre le visage de la mariée avec un voile, établissant ainsi un lien externe entre le Machpya et le Mekabel. La finalité de ce lien externe est de permettre ensuite l’attachement profond.


(1) A la fin du chapitre 16.

(2) Béréchit 1, 26.

(3) Tome 3, à la page 104b. Tome 1, aux pages 90b, 227b et 233b.

(4) Tome 3, à la page 5a.

(5) Béréchit 1, 27-28.

(6) Tome 2, aux pages 63b et 88a.

(7) Traité Chabbat 119a.

(8) Selon le commentaire de Rachi.

(9) Selon le commentaire de Rachi.

(10) Tome 3, à la page 272b.

(11) 4, 5.

(12) Traité Taanit 26b.

13) Mala’hi 1, 2.

(14) Tehilim 84, 3.





Source : discours ‘hassidique prononcé par Rabbi Yossef Its’hak le 14 Kislev 5689 (1928), à l’occasion du mariage du Rabbi de Loubavitch et de son épouse, la Rabbanit ‘Haya Mouchka. www.loubavitch.fr


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A découvrir : à propos de l'auteur du chant Lekha Dodi







Rédigé par Sheinrose.


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